mercredi 29 octobre 2014

[Critique]Magic in the Moonlight: Entre modernité naissante et retour au source.


 Woody Allen,génie du cinéma contemporain, et c'est peu dire, revient comme chaque année ( ou presque) nous donner rendez-vous, toujours plein de magie et de fraicheur, pour nous émerveiller. Et avec pas grand chose qui plus est.


Allen est connu pour nous offrir le haut du panier de la comédie romantique, est-ce depuis ses débuts, naviguant entre clichés bien placer et intelligence, mais le bougre est aussi connu pour être un réalisateur qui malgré 55 années de carrière acharnée continue à réaliser avec toujours autant d'entrain et de maitrise un film par année. Alors, le maitre incontesté du romantisme continue t'il toujours à nous éblouir ?



La réponse est oui, incontestablement, Allen est en forme, les acteurs aussi, mais la première chose qui marque en premier lieu, c'est le format, la pellicule, le grain, le cadrage et bien évidement la photographie qu'on peut citer comme l'une des plus belles vues au cinéma ces dernières années, tout en couleur chaude douce parfaitement maitriser, et même lorsque la situation nous amène vers des couleurs plus froides, elles sembles apaisantes en parfaite adéquation avec le ton joyeux du film. Le format est tout aussi important, car si le métrage quitte le milieu urbain new-yorkais, Magic in the Moonlight reste un de ses plus modernes, avec un format très proche du 16/9 à la mode actuellement, sans non plus quitté l'inconfort d'un tournage à l'ancienne avec une pellicule au grain magnifiant les paysages magnifiques des cotes d'azur, tout autant que la tête angélique Emma Stone (qui rayonne comme à son habitude).

Vient ensuite la mise en scène qui trace une habile parallèle entre le cinéma et la magie (art se basant uniquement sur sa mise en scène) , formant ainsi une heureuse réflexion sur le film lui-même. À noter que Woody Allen ne se contente pas que de filmer stoïquement chaque scène, préfèrent de courts plans-séquences en plan large pour les scènes légères, et des contre-champs jouant sur les rapports de force en plan resserré pour les scènes de conflit.



Le duo Collin/Firth marche à merveille.
"cette légèreté scénaristique permet au film de ne jamais tomber dans un amas de clichés surfait et nauséabond"

La musique, elle ne change pas, du jazz, de bonne facture comme à son habitude, toujours bienvenue, jamais superflue, même si on peut noter une intervention de note plus moderne. Mais à ce niveau rien de vraiment nouveau.

Les acteurs sont eux, excellent, Collin Firth est épatant de justesse, entre sobriétés du jeu et excentrisme du rôle, Emma Stone elle rayonne, illumine chaque scène de sons talent frais et joyeux, Magic in the Moonlight prouvent encore une fois que cette jeune actrice, bien qu'en début de carrière fait partit des interprète à suivre.

L'histoire en elle-même est simple, ce qui est loin de signifier mauvais, au contraire, puisque malgré ses allures de divertissement gentilé, ce nouveau film traite tout de même de sujet aussi passionnant que : le bonheur, les religions, l'amour véritable, la mort, la mise en scène et j'en passe. Et puis cette légèreté scénaristique permet de ne jamais tomber dans un amas de clichés surfait et nauséabond, puisque le film se permet avec une insouciance déconcertante de flâner entre les codes du genre tout en trouvant un juste-milieu, le tout teinté d'une humour irrésistible, toujours très fin, à l'image des dialogues.

Vue comme ça, Magic in the Moonlight peut paraitre simple, voir simpliste, mais tel le génie qu'est Woody Allen, toute la beauté du film se trouve dans les détails, en plus de trouver un ton toujours juste naviguant parfaitement entre divertissements à la façon de "L'Illusionniste" et film d'auteur intelligent tout en conversant le charme nécessaire pour que la magie opère.

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