vendredi 14 novembre 2014

[Critique]Quand vient la nuit. Finesse d'écriture et beauté esthétique.


Michael RRoskam, réalisateur belge connue et reconnue après avoir donné naissance au génial et perturbent "Bullhead", revient pour nous prouver tout le talent dont il peut faire preuve, avec un savoir-faire rare qui plus est. Accompagné cette fois-ci de l'auteur Dennis Lehane, auteur à l'origine de la nouvelle "Sauve qui peut" dont le film est tiré, mais aussi du sublime "Mystic River", du non moins génial "Gone Baby Gone" et enfin du superbe "Shutter Island". Il est donc difficile de s'imaginer que "The Drop" (pour reprendre le titre original) puissent être mauvais.


Et ce n'est pas le cas, loin de là, "Quand vient la nuit" est d'ailleurs un des meilleurs films de cette année un peu tiède (voir terne). Et on le voit des les premiers instants, grâce à l'aspect visuel très travaillé, notamment avec les lumières très similaires aux effets d'un "Only God Forgive" ou de la filmographie général de Refn d'ailleurs, autant dire que c'est magnifique, d'autant plus que tout est fait de sorte que l'ambiance visuelle colle aux émotions du protagoniste, avec évidement comme couleur maîtresse: le rouge. Le cadrage n'est pas en reste bien que peut novateur, jouant sur les rapports de force principalement, le tout en 35 Mm.





"une haine, une animosité électrise le film de bout en bout, une tension palpable couronne chaque scène, chaque plan."

  Le récit est génial, point fort évident de "Quand vient la nuit", entre la singularité torturée d'un "Taxi Driver" est l'ambiance folle d'un "Pusher". Lehane décrit avec finesse un tableau de personnage ravagé et désabusé, en tout premier lieu : Bob, la protagoniste jouée par Tom Hardy, regard doux-haineux, naïveté et fausse simplicité du personnage rendront ce rôle absolument génial, le récit avance en terrains connus, mais avec la maestria qui faut pour toujours berner le publique avec une certaine aisance. Le tout accompagné par un thème fort et beau : La rédemption imagée par évidemment l'église, un chiot et Nadia. L'ambiance suit le récit avec brio puisqu'une haine, une animosité électrise le film de bout en bout, une tension palpable couronne chaque scène, chaque plan.

La musique est bonne, ni plus ni moins, accompagnant avec sobriété les péripéties du rôle principal, sombre, parfois mélancolique, parfois emplie d'espoir, mais parfois trop peu présente, rien de bien gênant, mais ceci est parfois regrettable vu l'évidente qualité des compositions.

Les acteurs sont eux, excellents, à commencer par le jeu aigre-doux du fameux Tom Hardy qui pose sont empreinte blasé, et même un peu triste, que se soit dans le ton, le regard ou encore l'aptitude de Bob, Naomi Rapace fait comme toujours preuve de finesse imprégnant la pellicule de sons charme mystérieux et insaisissable. Puis reste James Gandolfini qui nous laisse sa fabuleuse interprétation en testament laissant une trace indélébile aux seins du film, et même du Cinéma.

Tom Hardy pose un peu près le même regard que le chien qu'il adopte.

"Quand vient la nuit" est difficilement critiquable, faisant part d'une certaine perfection autant formelle que foncière. Beauté visuelle implacable, récit puissant, intelligent sombre et tortueux, acteurs captivant. Si "Quand vient le nuit " essuie une distribution incertaine, il est presque sûr qu'il laissera une trace aux seins du cinéma contemporain, entre deux films néo-noir.

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